Arrêter de vivre au milieu des déchets (Le Républicain 31/03/2011)

Publié le par soutien à Serge Guichard

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 VILLABÉ/ORMOY

 Opération propreté mise en place par une association de défense des Roms 

Arrêter de vivre au milieu des déchets

 

Trois jours après l'opération de nettoyage qui s'est déroulée dans le camp de Roms, samedi 26 mars, plus de 2 000 sacs en plastique remplis de déchets et morceaux de matériaux usagés sont encore entassés à l'entrée du camp de Roms de Moulin Galant. Depuis le mois d'octobre, les résidents sont contraints d'amasser leurs ordures à l'intérieur, entre les caravanes, car aucun service de ramassage ne dessert ce terrain, appartenant au Conseil général, A l'heure où nous mettons sous presse, aucun camion poubelle n'est passé, mais la communauté d'agglomération Evry Centre Essonne (Caece) s'est engagée à ramasser les déchets le mercredi 30 mars.

« Le ramassage relève de la compétence des communautés d'agglomération, explique Serge Guichard, président de l'Association de solidarité en Essonne aux familles roms, roumaines, qui organisait cette action propreté dans le cadre des journées "Essonne verte, Essonne propre". Et comme le terrain est à la fois sur la commune de Villabé, appartenante à la Caece, et sur Ormoy, membre de la communauté de communes du Val d'Essonne (CCVE), chacun se renvoie la balle et c'est difficile de mettre quelque chose en place. »

A la Caece, on étudie la question d'un ramassage régulier des ordures. « On ne veut pas pérenniser cette situation mais on ne peut pas laisser les riverains et les Roms vivre comme ça, explique Didier Chastanet, vice-président de l'agglo chargé de l'environnement, des travaux et des déchets. On va se réunir dans les prochains jours pour tenter de trouver une solution. »

Pour Patrick Imbert, son président, la CCVE « ne peut rien faire tant qu'elle n'a pas l'accord du Conseil général qui, en tant que propriétaire, doit assurer le financement de ce service». « // faut que nous nous penchions sur le sujet, répond Jérôme Guedj, vice-président du Conseil général. Dans tous les cas, nous sommes favorables à un accompagnement humanitaire tant pour l'enlèvement des déchets de manière ponctuelle que pour l'installation de toilettes et une dératisation du camp. » Ce sont ces trois demandes qui ont été réclamées, samedi, lors de l'opération de nettoyage. « Que l'on soit favorable ou non à la présence des Roms, c'est un avis, déclare Serge Guichard. Mais on peut respecter ces gens le temps qu'ils vivent ici. C’est indigne de laisser vivre ces gens, dont une trentaine d'enfants, dans ce bidonville. »

Sur place, la Ligue des droits de l'homme de l'Essonne, le Secours catholique, une cinquantaine de bénévoles de l'association organisatrice travaillent main dans la main avec les résidents du camp. « Ça fait chaud au coeur d'avoir des amis avec nous », s'émeut Robert, un représentant de ces familles.

L'odeur est forte et dérangeante. Mais des sourires naissent sur les visages. « On remercie tous ces gens qui nous aident, confie le jeune Théodore. On va continuer à nettoyer ce camp dans les jours à venir pour que cette misère disparaisse un peu et que les gens soient moins malades. »

Pauline Chastanet

Le Républicain jeudi 31 mars 2011

 

 

 

Depuis six mois, les ordures du camp s'amassent dans le camp car aucun ramassage des déchets ne dessert ce camp.

 

 

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Publié dans Revue de Presse

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