Petit-compte rendu de la mobilisation du 22/09/2011par Claude Peschanski

Publié le par soutien à Serge Guichard

Serge Guichard a été relaxé. Abandon pur et simple des poursuites par le procureur de l'Essonne. Serge, notre ami, était assigné en tant que président de l'ASSEFRR pour avoir déposé des ordures sur la voie publique, à l’occasion d’une action dans le bidonville rom du Moulin Galant.

 

 

Nous étions plusieurs de l'Observatoire à y avoir participé au mois de mars dernier avec l'ASSEFRR et  d’autres associations dont le Secours Catholique : un pur délit de solidarité, quoi !Nous avons mené une belle bataille, obtenu 4000 signatures pour le soutenir, clamant haut et fort notre fierté d’avoir participé à cette action de salubrité publique, et notre volonté de continuer à mener d’autres actions aussi nécessaires.

 

Jusqu’à ce fameux jour de mars, jamais je n’avais vu autant de gros rats à découvert ! Quelques mois avant au Moulin Galant, un enfant qui avait été mordu par un rat, avait contracté une septicémie. Et aujourd’hui dans les squats et bidonvilles, les rats continuent de grouiller... C’est pourquoi nous maintenons notre exigence d’une table ronde auprès des élus et des pouvoirs publics de l'Essonne au sujet de la condition des roms. Une pétition circule à ce sujet. Vous pourrez bientôt la signer sur le blog-comité de soutien de Serge. La dératisation en particulier est une priorité ! http://soutienasergeguichard.over-blog.fr/

Une jolie victoire et une belle mobilisation bien tonique, il y avait du monde, pratiquement cinq cents personnes, les amis de l’ASSEFRR, Goyita, Bernard, Nicole, Simone, Joseph et les autres, tous les autres dont beaucoup de Roms. Robert, Kalin, Deborah, Diana ... Quand on connait les difficultés de leur vie et le comportement des autorités à leur égard, cela fait très chaud au cœur et montre leur attachement à Serge et aux amis de l'Association des familles roumaines roms. Les manifestants étaient venus à la fois exprimer leur soutien à Serge et leur volonté d'en finir avec les conditions inhumaines de vie des Roms.  En tête de manif bras-dessus-dessous  femmes et hommes roms et français défilaient revêtus de sacs poubelles- le fameux objet du délit-, chacun portant une lettre du mot : dignité !

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Certains élevaient des pancartes: "Les droits des Roms, ce sont les droits de l'homme".  Des enfants brandissaient des panneaux réclamant d'aller à l'école. D'autres revendiquaient le droit de travailler et de se loger. D'autres refusaient la chasse aux étrangers. Solidarité, liberté, égalité, reprenait en cœur la manif. Non, non, non, la solidarité n'est pas un délit ! Et les banderoles de claquer sous le soleil : la belle multicolore de l’ASSEFRR, celles de RESF 91, de la Ligue des Droits de l’Homme, du PCF, du parti de Gauche, du Front de Gauche, de la FSU et bien sûr la nôtre, celle de l’Observatoire Citoyen du Cra de Palaiseau.

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Et les musiciens de manier leur archet, de gratter leur guitare, et Tony Gatlif et les autres amis cinéastes de filmer. Et les écharpes d’élus  de flotter au vent.  Et notre doyen à tous, Raymond Gûréme, gitan, grand résistant, dernier survivant du camp d'internement de Linas-Montlhéry de nous rappeler que ce camp ne fut fermé qu'en 1946 ! Le dernier à être fermé ! La xénophobie d'état à l'égard des Roms ne date pas d'aujourd'hui !

 

Serge, Raymond et Robert

 

Le cortège s'est notamment arrêté devant la mairie d'Evry, pour déposer une lettre ouverte au maire (PS) Manuel Valls, candidat à la primaire socialiste.

De nombreux soutiens sont intervenus dont Jérôme Guedj, président du Conseil général 91, Bruno Pirioux, conseiller général de l’Essonne, Françoise Dumont de la Ligue des Droits de l’Homme, Isabelle Lorand qui a lu un message de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et une amie du Parti de Gauche venue apporter le soutien de Jean-Luc Mélenchon. Pour Me Julie Bonnier-Hamon, avocate de Serge Guichard, cette assignation en justice "montre l'impossibilité totale de dialogue avec les autorités locales" sur la question des Roms, "pour faire autre chose que des expulsions". Expulsion, oui, c’est ce qu’a subi dimanche dernier après 22 jours d’internement au Cra de Palaiseau, Dionizie M., un jeune Rom qui avait fêté son 18èmeanniversaire en avril dernier et venait de trouver la possibilité d’un CDI dans le bâtiment. Il vivait en France depuis qu’il avait 13 ans et demi, seul, allant de foyer en foyer de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), un gamin suicidaire d’ores et déjà bien  cassé par la vie et qui n’a plus de famille en Roumanie depuis longtemps. Où es-tu Dionizie?



Claude et pour les photos, Jean-Claude Saget

Publié dans Mobilisations

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