Soutien de Pierre Laurent (Secrétaire National du PCF)
Mon cher Serge,
Te voilà donc inculpé à la demande du procureur de la République pour avoir, avec ton association, nettoyer un camp de Roms, laissé aux immondices par la puissance publique. Tu as donc été pris en flagrant délit de solidarité.
Contre les pourfendeurs du tous contre tous, de la loi du plus fort, tu as choisi la solidarité et lesdroits de l’Homme. A tes yeux, black, blancs, beurs, roms… un gosse est un gosse. Leurs rires, leurs larmes, leurs espoirs… tu sais, ô combien, nous les raconter en photo. Les roms chassés de partout depuis toujours, les roms massivement exterminés par les nazis, les roms sont encore aujourd’hui persécutés en Europe. En France, c’est la seule communauté frappée par des mesures d’exception : carnets de circulation, expulsion d’européens au cœur de l’espace Schengen, et maintenant traitement spécifique de la délinquance des mineurs. Tout ça, tu ne le supportes pas.
La politique de la droite décomplexée produit dislocation sociale, instabilité de vie, peur du déclassement. Cette droite cynique en invente même les coupables : des juges aux jeunes des quartiers, en passant par les roms ou les chômeurs. La ficelle est grosse. Diviser pour mieux régner, c’est pas nouveau. Face à cette droite dure, ton combat pour l’égalité, est aussi un combat pour l’unité du peuple. Quant tous les gars, toutes les filles du monde se donneront la main… ce poème est pour toi autant une utopie qu’un art de vivre au quotidien.
A l’heure de la montée de l’extrême-droite dans toute l’Europe, ton combat prend une dimension politique de première importance. Le racisme, cette vermine qui ronge la vie ensemble, progresse. Les victimes ont en commun d’être les plus pauvres. Ici les arabes, là les pakistanais, ailleurs les turques. Partout, les roms. Quand le racisme, la xénophobie progresse, l’extrême-droite encaisse. N’oublions jamais ce que fut le terreau de la prise de pouvoir par les élections des nazis : lacrise, le racisme et l’antisémitisme, la promesse d’un reclassement social.
Quand le pouvoir s’attaque aux plus faibles, c’est le grand nombre qui trinque. Alors, ton combat, celui des militants des droits de l’Homme, de RESF… est un combat pour tous.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que le pouvoir vous fasse la guerre. Le délit de solidarité est l’autre face d’un même cancer : le capitalisme. Quand le Procureur – autrement dit le parquet sous tutelle gouvernementale – décide de s’en prendre à toi, c’est aussi un dirigeant communiste qu’il vise. Ce n’est pas un hasard. Le parti communiste avec 130000 adhérents, 12000 élus est une force puissante. Faire plier les militants communistes, c’est fragiliser des milliers de militants de petites associations.
Pour toi, pour nous, pour eux… sache Serge, mon ami, mon camarade que mon soutien t’est totalement acquis.
Fraternellement,
Pierre LAURENT